HISTOIRE 'belge' des diplômes paysagers
Auteur : P.Dohmen; ingénieur AIHy; ré-impression et modification d'un article publié dans le réseau AIHy en 2016.
les brèves de cette histoire sont reprises ci-dessous en l’état de nos connaissances.
Pour info, "AIHy" fait mention à l'association alumni et professionnelle qui représente l’ensemble des milliers de diplômés des campus de huy et de gembloux et de plusieurs écoles (d'ingénieurs) disparues comme celles d'Izel, de Verviers et de Vilvorde (pour la partie francophone).
Il était une fois...
C’est à Vilvorde dans une maison de 4 pièces sur la propriété privée de M. Laurent de Bavay, un Administrateur de la Sociéte de Flore, que se donnèrent en 1848 les premiers cours, privés & gratuits, d’arboriculture, de jardinage, d’architecture des serres et des jardins, de dessin linéaire et d’ornement, de comptabilité, de français et des sciences exactes classiques pour « former de bons horticulteurs ayant une connaissance complète de tout ce qui concerne leur profession ».
Cette École pratique d'horticulture de Vilvorde est confirmé par l’arrêté royal du 30/04/1849 de Léopold 1er qui scelle la convention entre le ministre belge de l’Intérieur Charles ROGIER (bien inspiré par son fonctionnaire Bellefroid) et, surtout Laurent de Bavay, notre premier directeur, pépiniériste renommé du XIXème siècle et secrétaire de la Commission royale de pomologie.
Vous pouvez voir ci-contre la couverture des ANNALES DE POMOLOGIE, débuté en 1853 -pat L. de Bavay- et encore actuellement disponible en librairie au XXIe siècle.
En 1890, l’École devient « l’École moyenne pratique d’agriculture et d’horticulture de l’État» avec une section en langue néerlandaise.
Après le « Walen buiten » de 1969, la partie francophone de l’École émigre à Gembloux (Grand Manil) et devient l’Institut Supérieur Horticole de l’Etat sur les fondations rachetées par l’Etat de l’ancienne Ecole provinciale d’horticulture de Namur (Ministre de l’éducation Abel DUBOIS).
Le Vilvoorde-flamand est rattaché en 1995 à la Erasmushogersschool de Bruxelles qui délivre encore en néerlandais un « Bachelor Landscaps- & Tuinarchitectuur » sur son campus de Jette.
En 1986, un graduat en Horticulture est créé à l’ISIa de Gembloux à côté de l’ingéniorat industriel agronomique.
Après la communautarisation de notre enseignement en 1989 dans le grand mouvement des régionalisations d’une énième réforme de l’Etat belge, Gembloux devient en 1996 une catégorie de la Haute Ecole Charlemagne de la Communauté française, actuellement Fédération Wallonie-Bruxelles du Pôle académique Liège-Luxembourg.
A partir de 1999 les formations passent en 2004 au gabarit des finalités « Bachelier » (ex License ou graduat) et « Master » (niveau bac+5), 4 ans après la convention paneuropéenne de Florence (gérer, protéger et aménager les paysages), dite aussi ‘procéssus de Bologne’.
Le titre et le grade d'Architecte des jardins et du paysage
En abrégé 'Ajp', suivi du cygle du réseau alumni pour les membres affiliés (par exemple ".AIHy") ou d'une association professionnelle (pe.: ".ABAJP").
En 1954 une Ecole spéciale d’Ingénieurs techniciens (3 ans avec 7x8h de cours/semaine !) produit les premiers ingénieurs horticoles et tropicaux à VILVORDE.
Ils acquièrent vite une réputation internationale méritée. La même année la première finalité (1 an) indépendanteen « architecture des jardins et urbanisme » est enfin crée. Elle devient un graduat de 3 ans en 1955 grâce à la persévérance d’anciens diplômés comme le confrère Georges WACHTELAER [† AIHy/AVGx-22501, promotion 1922 de Vilvorde].
Le campus gembloutois de l'ISIa délivre le grade et le titre d’Architecte des jardins et du Paysage (Ajp) en 3 ans comme ‘Bachelier professionnalisant'. Cette formation bénéficie d'une réputation d'excellence tout à fait méritée depuis plus d'un siècle (1852).
L’A.V.Gx., l’association royale des anciens diplômés de Vilvorde-Gembloux (1852-2007) fusionne avec l’AIHy en 2007. Son dernier président, le paysagiste Maurice HENRION est nommé past-président de l’AIHy en 2009.
Au sein de la SRLF, il s'active avec le réseau AIHy en support logistique à défendre la notoriété des titres et des grades paysagistes.
Le titre et le grade d'Architecte Paysagiste
En abrégé 'LAr' pour 'landscape architect, suivi du cygle du réseau alumni ou de l'université pour les affiliés.
En plein cœur de l'agrobiopôle wallon à Gembloux, l’histoire centenaire de l’enseignement de notre horticulture et des formations paysagères n’est du au hasard mais à la nécessité économique et par la volonté d’une dizaine de visionnaires enthousiastes.
Ces pionniers ont choisi les bonnes solutions d’infrastructures et se sont entourés des moyens humains les plus efficients.
Les fortes personnalités évoquées dans cet article ont façonné la meilleure École du pays en architecture paysagère et en gestion des territoires horticoles.
Les Architectes Paysagistes actuels doivent à une poignée de paysagistes militants, cités ci-dessous : architectes des jardins et du paysage, urbanistes, pépiniéristes, architectes, ingénieurs en agronomie et bioingénieurs et même à un docteur en physique, le très haut niveau de formation académique et de professionnalisme qui est le leurs depuis peu.
Les PAYSAGISTES belges diplômés de Wallonie jouissent d’une réputation internationale largement centenaire que nos institutions ont su sublimer. Quelle belle réussite.
Actuellement, elle fonctionne en phase avec les principes directeurs de l’enseignement supérieur européen (réforme de Bologne) entre 3 institutions académiques 'fort différentes' qui ont mis courageusement en commun leurs expertises (la preuve que cela marche en Occident) : la faculté Agro-Bio Tech de Gembloux (ULg) , le non moins célèbre Institut Supérieur d’Architecture de la Cambre (ULB) et l'expertise horticole largement séculaire de la Haute École Charlemagne (ISIa de Gembloux), fille légitime des précurseurs paysagistes de la toute première École (semi−privée) de Vilvorde en 1849.
Depuis 2015 la catégorie agronomique de la Haute Ecole Charlemagne n'assure plus de formation longue complète sur son site de Gembloux mais, participe à la codiplomation des futurs LAr (formation horticole).
Le prodigue professeur Louis FUCHS† est considéré comme le premier ‘Architecte paysagiste’ académique de Belgique.
Les historiens reconnaissent aussi au prince Charles-Joseph de Ligne, le 7e du nom et membre d'Honneur de la Confrérie Sainte Dorothée (notre ancêtre), la perrenité du métier d'architecte paysagiste. Les publications de ce grand ami de G. CASANOVA et de la tsarine CATHERINE II, les créations 'professionnelles' de ses parcs et châteaux en témoignent largement.
Ing. Joseph ROGGEMANS (promotion AIHy 1967), le 3ième directeur local du campus ISIa de Gembloux, cite dans ses ‘Conversations paysagères’ du 13/10/2004 qu’en 1930, 704 heures en 3 années étaient déjà consacrées à l’enseignement de l’art des jardins.
Après plus de 10 ans de négociations, sous l’impulsion d’illustres paysagistes comme René PECHERE † [Ajp.1931], Joseph DE GRYSE [Urbaniste Ajp.1958] , Roland BAEYENS [Ajp.1968], Marcel PESLEUX [Ar.ULB], de l’obstination enthousiaste des professeurs A. ROOSEN, Joseph ROGGEMANS, le Dr Francis DELANAYE et de la pression constante du réseau corporatif (EFLA /ABAJP et AViGx), le diplôme paysagiste se décline en 2 cycles : long et court.
La licence devient master dès 2007. Elle est absorbée par l’ULG en 2012 depuis les décrets du Gouvernement wallon des 28/11/2008 et 29/11/2012 : première promotion en 2009.
Le diplôme d'Architecte paysagiste est donc bien un diplôme universitaire (niv. Bac+5). Un Doctorat n'est pas impossible dans les prochaines années à l'ULG...
A cet effet et depuis 2013, sous l'accord des présidences Ing. Pierre DOHMEN (pour l'AIHy) et Ir A.KRAFFT (pour l'AIGx), les Masters architectes paysagistes ULG sont représentés professionnellement par l’AIGx (en attendant la création de leur réseau universitaire alumni) et les Ajp francophones belges par le réseau AIHy®.