Le TRÉSOR de la SRLFB.
Auteurs membre de la société : Lambert FLAS (coordinateur), Paul GROSJEAN (président) et Pierre DOHMEN (ingénieur chroniqueur ), Bruxelles 2016 (textes relus et complétés en à!-2017.Le premier Livre d'Or
Le premier Livre d'Or connu de la CONFRERIE SAINTE DOROTHEE est une véritable œuvre d'art typique du très riche et puissant XVIIe siècle flamand (< pagi Flandrensis) des Pays Bas hollandais (notre occupant à cette époque du XVIIe siècle).
Monsieur Lambert FLAS, président de l'ARLFl en 2019, gardien du dernier Livre d'Or de la confrérie, grand coordinateur et défenseur du capital historique séculaire de sa Société Royale Linnéenne & de Flore de Bruxelles (son appelation de 1935 à 2017) a mis en sécurité les 2 premiers Livres d'Or aux Archives de la Ville de Bruxelles dont elles sont le patrimoine.
Le premier Livre d'Or de notre confrérie -on en compte 3 sur +3 siècles- est un ouvrage remarquablement préservé et encore magnifique, à la reliure plein velours de couleur cardinale, renforcé à chaque extrémité par des coins en argent très finement ouvragé et rehaussé sur les plats par des médaillons ciselé dans le même métal.
Sur ta face avant, une interprétation de la légende (?) du martyre de Sainte Dorothée.
Vous avez la description détaillée de son étrange supplice dans un autre article sur ce site.
A l'arrière la toujours actuelle patronne des horticulteurs, fleuristes et jardiniers, représentée en majesté comme une déesse romaine et que nous continuons à reproduire dans nos logos et Livres d'or depuis +350 ans.
Ajoutés à l'ensemble décoratif, deux fermoirs de même facture, comme vous pouvez le voir ci-dessus.
Nous y découvrons que la Confrérie de Sainte Dorothée (découvrez nos illustres administrateurs dans un autre article) s'est organisée autour d'une plus ancienne (?<1640) 'association de fait' d'Amateurs de fleurs qui organisaient déjà des expositions en 1650, avec un jury et des actes contresignés [dixit anno 1663; Nicolas du PONCHAU "licentié es Loix & Commissaire ordinaire des Finances de sa Majesté cy devant Prévost de cette mesme Confrerie en 1650"].
Nous lisons encore de nos jours, dans un vieux flamand, que ces 'confrères' -à cette époque des ecclésiastiques et des hauts magistrats- songeaient de se réunir en 'confrérie' pour ériger un autel dédié à la patronne des fleuristes, la toute dénommée Sainte Dorothée avec même la remise d'une 'relique' (une constante à cette époque) de la sainte Dorothée et qui fut placée dans leur autel en l'Eglise Notre Dame de la Chapelle jusqu'à son bombardement en 1695: 'Parochiale Kercke van onse Lieve Vrouwe ter Capellen'
(NB.: c'est l'église près des Marolles où se maria Pierre Bruegel l'Ancien).
Ce fut réalisé le 07/02/1661 à Bruxelles et même adoubé par un archevêque (de Malines en 1664) et puis par un pape (Alexandre VII); on ne peut trouver mieux à cette époque!
Les indécrottables sceptiques peuvent accéder à toutes les pages commémoratives officiellement enregistrées et exposées à la Ville de Bruxelles.
Et pour les amateurs d'anecdotes exhaustives sachez que la cotisation était de six sous à payer au banquet le lendemain de la fête de Ste Dorothée.
Et, si un membre démissionne ou meurt, c'est vingt sous d'amende avec l'obligation d'assister à l'enterrement sous peine de six sous pour les autres (!...).
médaillon
Eglise ND de la Chapelle au XVIIIe
A-t-on déterminé le nom de l'artiste, de l'auteur de cette œuvre magistrale?
(Réponse de M. Lambert FLAS)
Non, pas plus que les feuillets armoriés à l'intérieur du livre, ne sont signés par les artistes.
De (très) grands seigneurs, poudrés, élégants, parfois insouciants se succèdent ensuite comme Maîtres de la Confrérie ou comme membres d'honneurs.
En ce siècle des lumières belges, citons par exemple (il y en a vraiment beaucoup) Don Antonio BRAGANCE MONTANEZ (Ayde major du Gouvernent de Bruxelles), l'incontournable Charles Prince de LIGNE (1775 considéré comme le père de l'architecture paysagère), du Duc Charles-Alexandre de LORRAINE (son palais abrite l'actuel musée des instruments de musique de Bruxelles) et de l'archiduc Charles-Louis d'AUTRICHE (musées royaux des Beaux-Arts de Belgique) qui, tous, se sont inclinés au Sablon devant l'autel de la sainte en l'église Notre Dame et y ont signés notre Livre d'or.
En 1786, les administrateurs de la confrérie rentrent dans une clandestinité obligée suite au fameux décret du méticuleux et procédurier empereur Joseph II d'Autriche abrogeant toutes les confréries, associations et ordres religieux. Le 1er Livre d'or (et d'argent) relié de velours rouge devait se trouver caché chez son secrétaire le prévôt SUYTENS qui le signe lors de sa réapparition publique en 1794.
L'association traverse les guerres, la révolution, les occupations. Et, il se trouve toujours un ancien 'confrère' pour la réanimer une fois le danger passé avec une appellation plus en phase avec la mentalité de l'époque.
Ainsi dissimulé entre des mains patriotiques pendant l'occupation espagnole de 1822, son retour à la lumière justifia la création de la Société de Flore sous le règne de Guillaume d'ORANGE.
Pensez, elle aurait pu devenir "française" (plutôt nos envahisseurs à cette époque), sous l'influence prépondérante du Secrétaire général de l'époque qui était pourtant de cette nationalité.
L'aristocratie, précisément le puissant Comte d'AERSCHOT, qui la préside alors la réorganise en "Société de Flore" avec les 33 administrateurs restant de la précédente confrérie Sainte Dorothée.
Son secrétaire, Monsieur DRAPIER en profite pour enluminer une page vierge du Livre d'or et rédiger l'historique de ses dernières années.
La Société de Flore continue la tradition d'organiser deux expositions florales par an (un tiers du produit des ventes est reversé à la société).
Tous les événements à dater de ce 16 mars 1822 mémorable y sont mentionnés, jusqu'à sa mise en sécurité en 1924 dans les locaux adaptés des Archives de la Ville de Bruxelles.
Sachez que 13 mètres de rayonnage y sont dédiés à notre organisation horticole et paysagère.
Une sage décision du Secrétaire général, Lambert FLAS, qui en était responsable.
NB.: Nous vous invitons à découvrir la liste impressionnante des VIP mais aussi des simples bénévoles qui administrent notre société avec les moyens disponibles depuis +3,5 siècles dans un autre article sur ce site Internet.
Les évènements majeurs de leurs mandats sont consignés avec fierté dans 3 LIVRES D'OR en enluminures qui reflètent si bien les contraintes comme les richesses héraldiques de quelques riches mécènes.
Le deuxième Livre d'or
Le troisième Livre d'or
Sa reliure pleine basane bordeaux, ses centaines de pages dorées sur tranche, son format imposant, son poids appréciable, fait de ce troisième Livre d'Or le plus encombrant.
Inversement, son contenu et sa présentation ne concurrencent en rien les deux précédents ouvrages.
Il est le reflet des difficultés de la Société à valoriser ces dernières décennies: agriculture, floriculture, pomologie, fruiticulture, horticulture.
Les événements qui leur sont consacrés sont limités, les personnalités concernées sont rares, la présentation du livre d'Or est donc insolite et les mécènes pour contribuer à sa mise en valeur, défaillants.
Encore ...
Où trouver les spécialistes en héraldique, lettrines et autres culs de lampe?
Cependant, si ce livre n'est pas représentatif de périodes fastes, il est contemporain d'époques difficiles.
Aussi rendons hommage à ces dévoués qui, faisant fi des critiques, ont dirigé la société avec des moyens limités, beaucoup de dévouement et énormément de bonne volonté.
Les événements majeurs de leurs mandats sont consignés avec fierté au Grand Livre et enluminé avec une naïveté relative.